art engagé
EDITO : La révolution par le théâtre ?
Le Burkina Faso se retrouve encore une fois en plein soubresauts démocratiques. Les Gavroches sont à nouveau dans les rues, prêts à en découdre pour une hypothétique révolution et les lendemains qui chantent.
Ces convulsions populaires se sont transportées sur les scènes des Récréâtrales. Nuit blanche à Ouaga et La malice des hommes résonnent des bruits et fureurs de l’actualité. Ces spectacles sont transparents et laissent entrevoir la révolte.
Se posent alors la question du rapport entre théâtre et politique et celle toute aussi légitime et récurrente de l’engagement d’une œuvre. Le théâtre est par essence politique, car de tous les genres artistiques, il est celui qui a directement prise avec la réalité dans sa banalité la plus crasse, la plus triviale.
Cette édition des Récréâtrales en portent d’ailleurs les stigmates en s’invitant chez l’habitant, violant son intimité, mettant les pieds dans la gadoue de la périphérie en l’éclaboussant sur la scène. Le rôle politique et social du théâtre est alors évident et noble quand il porte ainsi “le fardeau d’une conscience collective qui émerge à peine dans la conscience collective du monde“, selon l’expression de l’écrivain togolais Sami Tchak.
Mais n’est-ce pas là le danger qui guette une œuvre théâtrale quand elle s’ancre un peu trop dans la temporalité d’une cause, d’une fonctionnalité qui occulte l’exigence esthétique, celle indépassable qui donne à une œuvre son caractère intemporel pour témoigner de la condition humaine tout simplement ?
En se focalisant sur une réalité burkinabé plus que complexe, les metteurs en scène des spectacles ci-dessus cités ne prennent-ils pas le risque de voir la portée de leur œuvre se réduire au cadre étroit du seul Burkina ?
Tony FEDA (TOGO)
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